Voleur de corps

Quelques mois après l’exploration du temple maya, personne n’avait oublié la découverte de Spencer : une pièce secrète renfermant et protégeant un vieux manuscrit. Depuis, une équipe de brillant archéologues et affectées au programme Atlantis depuis Washington, campait au SGC afin de mieux étudier le livre. Eddy s’était bien évidemment jeté à corps perdu sur la traduction pour les aider un peu.

Pendant ce temps-là et comme toutes les semaines où les équipes ne se trouvaient pas en mission, les membres du SGC suivaient l’entraînement strict de toutes base militaire qui se respecte.

C’est ainsi que dans le bois bordant le complexe de Cheyenne Moutain, le reste d’AT1 effectuait un parcours du combattant en suant à grosses gouttes.

Le colonel Jefersson, suspendu à un barreau, avançait petit à petit sur une sorte d’échelle horizontale, tandis que Rickley passait avec succès  les grandes haies de rondins de bois empilés à 1m90.

Lysa, placée de l’autre côté de ce mur de bois, se trouvait au bord d’un large bassin d’eau ; il fallait qu’elle s’élance afin d’attraper une corde et encore une en plein milieu de la grande «marre ». Par chance, elle passa cette épreuve sans se mouiller et posa un pied de l’autre côté du marécage tout de même un peu boueuse ! Le jeune lieutenant fit de même et la complimenta.

James (encore essoufflé) : Joli saut !

Lysa (souriant) : Toi aussi !

James : Ouais …au fait, c’est à quelle heure le briefing ?

Lysa (regarda sa montre ) : Hmmm, dans une demi-heure !

James : Ok …(un sourire espiègle et un regard ambitieux sur le chemin dégagé) On fait la course jusqu’à la base ?

Lysa : C’est pas drôle, je vais encore gagner !

James : Très drôle, la dernière fois j’ai glissé dans une flaque de boue !

Lysa (rigolant) : Je me souviens encore de ta tête …bon ok ! (elle se place à ses côtés) : Un, deux, trois !!!

Comme deux gamins en classe préparatoire, ils parcoururent les deux kilomètres qui les séparaient du complexe en courant à toute vitesse. De temps en temps, Lysa prenait l’avantage mais ne tardait pas à perdre la première place ; à l’arrivée, ce fut James qui remporta la course. La jeune fille arriva tout de même derrière lui quelques secondes plus tard.

James (la regardant avec un air supérieur) : Alors mademoiselle, on fait de la marche à pieds ?!

Lysa (encore essoufflée) : Tu l’as remporté aujourd’hui mais n’espère pas gagner la prochaine fois !

James : Ouais, c’est ce que tu crois !

Toujours aussi fiers, les deux individus se séparèrent dans la base afin d’aller prendre une douche. Les membres d’AT1 assistèrent ensuite au briefing se déroulant en fin de matinée. Pour une fois, ce n’était pas le général Hammond qui dirigeait la réunion mais Eddy qui devait faire part de ses découvertes à son équipe.

Eddy (déambulant devant la fameuse toile blanche) : Comme vous devez le savoir, nous étudions depuis une semaine le manuscrit que nous avons rapporté du temple maya …

Mike : Vous avez réussi à en traduire le contenu ?

Eddy : Certains passages oui …

James : Quoi, l’expert en vieux livres poussiéreux et en traductions n’a pas encore tout déchiffré ?!

Eddy : La plupart des textes sont écris dans un style proche des hiéroglyphes mais comme cela remonte à plusieurs milliers d’années, nous sommes un peu « rouillés » sur ce coup là !

James : Lysa ne peut pas jeter un coup d’œil ?! Je croyais que les Asgards t’avaient doter d’une mémoire très développée !

Lysa : C’est déjà fait figures-toi ! Mais je ne connais ni cette écriture, ni ce peuple…

Mike (à Eddy) : Et alors il y a un rapport avec les Atlantes ?

Eddy : Si les passages sont parfaitement traduits, une dizaine d’Atlantes influent auraient signé un pacte d’alliances avec le peuple qui vivait sur la planète du temple maya…Ils sont l’équivalent des Toltèques de notre monde.

Lysa : Quand tu dis « Atlantes influents », tu penses aux dix rois qui régnaient chacun sur un royaume Atlantes ?

Eddy : Probablement …

Mike : Et ce traité, ils l’ont signé quand exactement ?

Eddy : Nous avons fait analysé le papier et l’espèce d’encre au carbone 14 et il semblerait que ça remonte à 4000 ans avant Jésus-Christ…

James : Waouh et moi qui croyais que c’était l’époque des dinosaures !

Tout le monde le regarda avec des yeux moqueurs qui voulait dire « mon Dieu, il le fait exprès j’espère ! ».

Général Hammond : Je vous en prie Eddy, continuez …

Eddy : Alors étant donné que nous avons dans ce manuscrit les coordonnées de la planète où ils sont signés le pacte, je comptais sur cette occasion pour remonter la trace des Atlantes …

Lysa : Mais pourquoi les Toltèques auraient-ils communiqué toutes ces informations dans un livre qui risquait d’être volé ?

Eddy : C’est une sorte de journal de bord, afin que d’autres connaissent leur histoire. Et je vous rappelle que le manuscrit se trouvait dans une salle secrète avec une sacré combinaison pour l’ouvrir !!!

Général Hammond : Vous avez dit que certains passages ne sont pas traduisibles pour l’instant. Peut-être révèlent-elles d’autres choses tel qu’un avertissement, une mise en garde…un piège.

Eddy : Les pages que l’on ne peut pas traduire ont été scanné et sont en ce moment décryptées par un logiciel spécialisé dans les écritures anciennes…Nos experts pensent que ça peut prendre des jours. De plus, les dernières feuilles ont sans doute été humidifiées par solvant gras ce qui a fait que l’encre a bavé. Du coup, les symboles sont inreconstructibles !

James (se moquant) : Tu peux me redire ce mot trois fois de suite sans respirer ?

Général Hammond (exaspéré) : Lieutenant ! On dirait que vous êtes une copie conforme amplifiée du Colonel O’Neill  !  

James : Excusez-moi mon Général.

Eddy (reprenant) : Quoi qu’il en soit Général, si vous décidez d’appuyer cette mission, vous savez que l’on ne sait  pas où l’on met les pieds !

James (vraiment tout bas) : Pour changer !

Général Hammond : Ne vous en faites pas, une sonde se chargera d’assurer vos « avants » !

Eddy : Général, je crois qu’il vaudrait mieux se passer de ce préliminaire …

Général Hammond : Et pourquoi ça ?

Lysa : Je crois qu’Eddy veut garder intact l’effet de surprise pour ne pas effrayer le peuple de cette planète, surtout s’il s’agit d’Atlantes !

Général Hammond : Je vois où vous voulez en venir …et si vous êtes tous les quatre conscients des risques que vous prenez, j’accepte votre départ pour cette planète !

Trop pressé d’assouvir sa curiosité et d’enrichir sa culture personnelle, Eddy avait suggéré de partir en début d’après-midi ; sa requête fut d’abord acceptée par le commandant de la base puis par ses amis qui partageaient son désir d’aventure.

Après avoir traversé la porte des étoiles, ils arrivèrent comme d’habitude au milieu d’un bâtiment en ruine. Des restes de colonnes, d’une parcelle de toit et de vieux couloirs…tout laissait à penser qu’il s’agissait d’un ancien sanctuaire mais pas d’origine Maya. Malgré tout le massacre des antiquités qui s’y trouvaient, un merveilleux soleil perçait à travers les trous formés dans le mur.

James : Wouah ! On dirait qu’une pluie de météorites est passée par ici !

En effet, le jeune homme venait de se planter devant une de ces niche donnant sur le paysage extérieur et avait pu constater de grosses crevasses grises entourées de cendres qui confirmaient ses vagues paroles.

Lysa : Si ce que tu dis s’est produit, les habitants ont du évacuer ou …périrent.

Pendant qu’ils émettaient des hypothèses, le jeune archéologue se démarqua du petit groupe pour s’enfoncer dans un couloir sombre tout en évitant les débris qui gisaient par terre.

Eddy : Hey ! Venez voir ça !

Quand ils le rejoignirent, Spencer s’était déjà glissé dans la grande et large fissure d’un mur qui commençait à partir en miette. On pouvait distinguer de vieux symboles gravés sur ce dernier mais les dégradations subies ne permettaient pas de les traduire ; ils s’effaçaient visiblement peu à peu.

Ses trois amis le suivirent donc à l’intérieur puis allumèrent leurs lampes de poche en constatant la noirceur de la pièce.

Mike : C’est quoi cette salle ?!

Lysa (examinant les dessins sur les murs) : Une salle de rituels…

Eddy : Ne touchez à rien !

Mike  (ironique) : Bien chef !

Le militaire hautement gradé suivit ses conseils mais continua tout de même son inspection de la salle en avançant doucement pour ne pas heurter quelque chose et tomber. Soudain, ce dernier attira l’attention de ses acolytes sur un carré ancré dans le mur et délimité tout autour par une fissure ; il n’y avait pas de doute, cette stèle murale renfermait quelque chose.

James : Moi je pense qu’il faudrait tirer ce truc…qui sait, il y a peut être un trésor !

Eddy (examinant les contours) : On ne peut pas la tirer, les délimitations du mur sont trop fines pour pouvoir y glisser des doigts…il doit certainement exister un mécanisme !

James (se moquant) : Faut toujours que tu trouves un mécanisme à tout toi !

Eddy (tout en cherchant dans la pièce) : Oui ça doit être un tic d’archéologue …(se rapprochant de l’autel) Normalement, c’est toujours à proximité des lieux de sacrifice que…

Il s’agenouilla pour essayer de comprendre les dessins scultés dans la pierre sous la planche de bronze.

Eddy : Hey Lysa, viens voir ça !

Lysa ( le rejoignant) : Tu as trouvé quelque chose ?

Eddy : Regarde un peu tous ces personnages…à ton avis, lequel est l’intrus ?

Lysa : Hmmm certainement pas le prêtre, pas non plus tous les dieux du sacrifice et de bénédiction…la petite fille là-bas ! Elle n’a rien à faire là, c’est elle je penses.

Eddy (la snobant) : C’est bien ce que je pensais aussi !

Suite à ce petit mensonge pour préserver sa fierté d’historien, il appuya sur le petit personnage en relief ; aussitôt le carré de pierre se démarqua de la paroi pour avancer de quelques centimètres vers James et Mike qui se trouvaient toujours à côté du mur.

James : Tire la bobinette et la porte s’ouvrira !

Mike (s’emparant du bloc d’un côté) : Aidez-moi au lieu de dire des sottises (tout bas) pour changer !

Le jeune militaire s’exécuta et grâce à leur force commune, ils parvinrent à le soulever et à le poser sur le sol. Eddy se rapprocha ensuite du trou carré pour en observer le contenu ; un objet circulaire et d’une trentaine de centimètre de hauteur brillait d’une couleur dorée. Il s’en empara et constata qu’il s’agissait d’une urne dont le couvercle avait été fondu dessus ; certainement de manière à ce que personne ne l’ouvre.

Eddy : C’est une urne funéraire…d’après sa composition, elle devait servir à capturer des âmes damnées.

Lysa : Comme celle d’un Atlantes par exemple ?!

Eddy : Je n’en sais rien, il faudrait la ramener à la base pour l’examiner …

Mike : Wow wow, on se calme ! Vous avez bien dit « âmes damnées » ?!

James : Vous croyez vraiment à tout ça mon Colonel ?

Mike : Moi je crois que ce que j’ai lu et d’après le rapport de SG1, Osiris n’a pas ressuscité par miracle !

Eddy : Oui enfin là, il n’y a pas de symbiote dedans ! Elle n’est apparemment pas conçues pour en conserver un de toute façon !

Mike : Ok tant qu’il n’y pas de « lézard » !

Eddy (lui tendant l’objet) : Tenez prenez là ! Comme ça vous aurez peut être plus confiance !

Mike (s’en emparant) : C’est sûr…(ironique) Merci !

Les trois autres membres de son équipe s’engouffrèrent dans le couloir le laissant seul avec cet objet mystérieux. Il entreprit de les rejoindre mais sa lampe étant fixée sur l’urne, il ne vit pas une grosse pierre qui le fit trébucher par terre. Le contenant doré fut le premier à toucher le sol  et s’endommagea sous l’impact. Jefersson se releva aussitôt pour la reprendre mais constata, sans avoir conscience de la gravité de la situation, qu’un rubis rouge qui servait d’œil à la statuette, s’était déboîté en laissant derrière lui une petite fissure.

A ce moment là, une lueur blanche s’en échappa et s’empara du corps du militaire en entrant par sa bouche. Après cette intrusion, Mike ou plutôt l’esprit qui contrôlait désormais son corps, remis le rubis en place et rejoignit la porte des étoiles où il tomba nez à nez avec trois personnes qu’il ne connaissait pas.

James : Colonel, ça va ? Vous semblez souffrant …

Mike (froid et sec) : Tout va bien ! Bon on la traverse cette fichue porte ?!

Lysa s’empressa d’aller composer les coordonnées et attendit ensuite que les chevrons pourpres engendrent la flaque bleutée au centre du cercle de naqquada. Mike fut le premier à la traverser avec entrain, comme par peur de rester à nouveau sur cette planète. A leur arrivée, Eddy confia leur précieuse trouvaille à une équipe spécialisée dans les objets anciens pour qu’ils puissent débuter l’analyse au carbone 14 le plus rapidement possible.

Quant à lui et à son équipe, ils prirent la direction de l’infirmerie pour effectuer leur traditionnelle visite médicale.

Janet ne remarqua rien d’étrange et les relâcha très vite. Cette mission n’ayant pas été très longue, ce n’est pas pour autant que le Général Hammond leur en donna une autre ; Au contraire, il leur accorda quelques jours de congés soit à la base, soit chez eux.

Etrangement, les quatre prirent la décision de rester à la base, chacun pour des raisons personnelles. Eddy voulait participer à l’analyse de l’urne, l’esprit possédant le corps du Colonel Jefersson désirait en apprendre plus sur cette planète et sur cet endroit où il se trouvait. James n’avait rien à faire chez lui et préférait nettement le décor du complexe, il était plus dans son élément. Quant à Lysa, elle tenait secrètement à voir Jack qui devait venir le lendemain à la base pour voir le Général Hammond.

Mike ou plutôt son zombie tout à fait crédible, avait décidé d’adopté une des « coutume » de ce monde en allant déjeuner au réfectoire ; En fait, maintenant qu’il avait à peu près trouver des repères, il voulait absolument questionner les membres de son équipe pour en apprendre plus.

Il était donc en train de se goinfrer en compagnie de James lorsque Lysa pénétra dans le réfectoire afin d’aller chercher quelque chose à manger.

James (de loin) : Tiens voilà notre chère enfant Asgarde qui manifeste sa faim !

A ces mots, le Colonel manqua de s’étouffer avec le semblant de purée qu’il engloutissait.

Mike : Qu’est ce que vous avez dit ?!

James : Rien juste que Lysa venait manger …c’est tout.

Mike (une voix légèrement agressive) : Répétez-moi exactement votre première phrase !

James : Heu j’en sais rien un truc comme « notre chère enfant Asgarde manifeste sa faim ! » …Vous êtes sûr que ça va ?

Mike (se levant de table) : Très bien !

Il quitta la grande salle très froidement sans ajouter le moindre mot ; James ajouta ça sur le compte de la fatigue puis continua à manger sans se préoccuper du comportement étrange de son supérieur.

Sur son chemin, « Mike » bouscula un pauvre petit soldat et en profita pour lui demander où il pourrait trouver « un livre de renseignements », son interlocuteur mit quelques minutes à comprendre puis l’envoya finalement à la salle des archives qui se trouvait au niveau – 15 de la base.

Cette pièce aux mille secrets était sagement gardée par deux gardes mais comme tout militaire de haut rang dans la hiérarchie, le Colonel y avait accès avec un pass. Une fois à l’intérieur, le « voleur de corps » compara les rangements à un labyrinthe rude et compliqué ; En effet, des dizaines d’allées de  hauts caissons mesuraient plusieurs mètres de long. Instinctivement, il longea donc toutes ces rangées jusqu’à y voir inscrit le nom d’AT1 sur deux des caissons.

Il en ouvrit un qui par chance contenait les dossiers personnels de chaques membres de l’équipe ; ces derniers allaient du parcours professionnel, en passant par un descriptif de l’individu pour arriver à une soigneuse étude psychologique. Il s’empara du dossier de Lysa, qui était bien plus consistant que les autres, du moins sur le plan médical. Il parcourut donc avec attention les dossiers rédigés par Janet qui lui apprirent tout ce qu’il désirait savoir.

Mike (tout bas et avec une voix étrangère) : La prophétie s’est donc réalisée…celle qui mettra fin au règne des Goa’ulds est venue au monde.

Mine de rien, cela faisait déjà deux heures qu’il était dans cette salle, a épluché le moindre dossier qui faisait allusion aux Dieux Goa’ulds. Il délaissa donc la partie d’AT1 pour trouver toutes ces informations ; il continua son exploration de la grande pièce et tomba soudain sur une quinzaine de caissons réservés à une équipe prénommée SG1. Les dossiers qui s’y trouvaient firent son malheur car au fil des dossiers qu’il lisait, il découvrit que Râ, Apophis, Kronos et sa bien aimée Hathor avait péris …et ce n’était qu’une liste abrégée de ces disparitions mortelles !

Au fur et mesure qu’il apprenait un fait navrant, sa colère augmentait ; Il ne termina même pas la lecture des derniers dossiers, trop s’en était trop. Cette planète avait en l’espace de quelques années vaincu des dieux légendaires avec qui, il avait autrefois échafaudé des plans machiavéliques.

Remonté à bloc et poussé par une amère vengeance, il décida de passer discrètement à l’armurerie. L’avantage de contrôler un être humain familier avec cette base, c’est qu’il avait toutes les habitudes de Mike ; enfin il ne pouvait malheureusement pas pour lui contrôler la mémoire de son hôte.

Il s’empara donc d’un 9 millimètres qu’il jugea beaucoup plus efficace d’un zat et pris la direction de la chambre de Lysa.

De son côté et dans un laboratoire, Eddy étudiait depuis une heure déjà la statuette qu’ils avaient ramenée. Grâce aux analyses au carbone 14, ils avaient pu déterminer que cette antiquité datait de 800 ans après Jésus-Christ. Et avec l’aide d’un excellent programme de langue ancienne, il arriva à traduire les symboles gravés sur le socle scellé avec la statuette :

« Ici repose le Dieu Solarisios, dieu du soleil. Ne libérez pas le fléau ! »

Pendant ce temps, Mike ou plutôt Solarisios frappait en ce moment même à la porte de la jeune fille qu’il considérait comme son ennemie. Elle alla ouvrir, dans une tenue tout à fait fidèle à la base qui était un tee-shirt noir et un treillis kaki.

Lysa (ouvrant la porte) : Oui…Colonel ? Que faites-vous ici ?

Mike : Et bien…je peux entrer ?

Lysa (s’écartant pour le laisser passer) : Allez-y !

Il s’exécuta et Lysa referma la porte derrière lui. Quand elle s’avança vers lui, il se retourna et lui décolla une gifle tellement violente qu’elle s’effondra sur le sol. Elle se releva néanmoins quelques secondes plus tard, un filet de sang au coin de la lèvre inférieure, sans comprendre ce qu’il se passait.

Lysa : Mais vous êtes malade ou quoi ?!

Mike : Les oracles avaient prédit ta venue, petite insolente !

Lysa : Qu’est-ce que vous racontez ? D’où est-ce que vous sortez tout ça ?!

Mike : Tu devrais t’agenouiller devant moi au lieu de me répondre !

Le regard de la jeune fille se changea immédiatement en terreur ; elle pris conscience que ce n’était pas le Colonel mais quelqu’un d’autre dans son corps. Elle voulut s’enfuir par la porte mais il la rattrapa et la serra violemment pour la traîner dans les couloirs, une arme sur la tempe pour dissuader tout garde de l’arrêter.

Parallèlement, Eddy venait de faire la même découverte ; il n’y avait aucune activité dans l’urne et comme les analyses décelèrent des traces récentes de CO2 à l’intérieur, Eddy et toute l’équipe en avaient déduit qu’il devait y avoir une fissure, et ils avaient raison.

Eddy : C’est le Colonel qui l’a eu le plus longtemps entre ses mains…Oh mon dieu, où est-il ?!

Mais c’était trop tard, Mike se trouvait déjà dans la salle de la porte des étoiles, une dizaine de gardes à ses basques et une alarme stridente retentissant dans toute la base. Jack qui venait juste d’arriver et qui se dirigeait vers le bureau du général  dévia de sa trajectoire et suivi le mouvement des soldats armés qui se dirigeaient vers la salle d’embarquement. Il croisa en chemin James qui y allait lui aussi, alerté par l’alarme ; ce dernier lui confia une arme qu’il avait prise en plus de la sienne.

Jack : Vous pouvez pas faire ce genre d’exercice quand je ne suis pas là ?!

James : C’est pas un exercice !

Jack : Alors qu’est-ce qu’il se passe ici, bon sang ?!

James : Si seulement je le savais…

A ce moment, le lieutenant interrompit sa phrase en arrivant dans la salle d’embarquement, et en voyant son Colonel debout sur la passerelle qui tenait fermement Lysa ; un bras sous sa gorge et une arme appliquée sur sa tempe. Elle tenait à peine debout car la tête lui tournait.

Général Hammond (de la salle de contrôle et dans le micro) : Colonel Jefersson que faites-vous ?! Baissez cette arme immédiatement, c’est un ordre !

Lysa (la voix étouffée) : Ce n’est pas le Colonel…

Eddy (lui aussi dans la salle de contrôle) : C’est Solarisios ou du moins son esprit…c’était le Dieu du Soleil il y a peu près 1500 ans !

Solarisios : Posez tous vos armes au sol où je tue votre petite protégée !

Jack (voyant qu’il ne plaisantait pas) : Ok on va pas s’énerver…(aux autres soldats et faisant de même) Faites ce qu’il vous dit et baissez vos armes !!!

Solarisios : C’est beaucoup mieux comme ça…(il désigne James de la tête) Maintenant toi, tu va venir chercher ce papier, vous taperez ensuite les coordonnées qui y sont inscrites ! Et si un de vous passe cette porte après nous, je la tuerai !

Jack : Laissez, je vais le faire…

James (tout bas) : Colonel ne tentez rien s’il vous plaît…

L’ancien militaire s’avança doucement mais sûrement sur la passerelle et fixa quelques secondes son regard sur Lysa. Il lui fit un léger clin d’œil pour qu’elle se dégage ; cette dernière dut alors réunir toutes ses forces pour se livrer à cette tâche plus que risquée pour elle, pour Jack et pour tous les autres personnes présentes dans la pièce étant donnés qu’un ou plusieurs coups de feu seraient vite partis.

En se concentrant bien sur l’action à réaliser, Lysa donna un grand coup de coude dans le ventre de Mike, ce qui le fit un peu se courber en avant. Jack profita de ce moment de faiblesse pour se jeter sur lui et entamer une lutte acharnée. Seulement durant ce laps de temps où Lysa devait pivoter sur sa gauche et le moment où Jack arriva sur eux, une balle perdue toucha la jeune fille qui sous l’impact bascula par-dessus la barrière.

Jack et Mike continuèrent à se battre comme deux ours féroces jusqu’à ce qu’Eddy arrive dans la pièce en se frayant un passage dans la foule, jette un sérum à James qui se précipita à côté des deux hommes et l’injecta à son Colonel.

Ce dernier sombra immédiatement dans l’inconscience et permit aux soldats de s’emparer de lui pendant que Jack se relevait avec difficultés. James quant à lui sauta par-dessus la rampe de la passerelle pour venir s’agenouiller aux côtés de Lysa ; Jack les rejoignit quant à lui en faisant le tour.

Jack : Comment va-t-elle ?

James : Apparemment elle n’a pas été touchée…

Janet (arrivant en courant) : Ecartez-vous, il lui faut des soins appropriés !

En quelques minutes à peine, la jeune fille, toujours inconsciente fut conduite à l’infirmerie et la salle de la porte des étoiles se vida soudain ; enfin il ne restait que James, encore agenouillé et Jack qui se tenait derrière lui.

Jack : J’aurai juré qu’une balle l’avait atteinte…

James (se relevant) : Oui moi aussi…et pourtant il n’y a aucune trace de sang !

Espérant trouver une solution pour venir en aide au Colonel Jefersson, Eddy passa les heures suivantes à traduire le manuscrit, aidé par une dizaine d’autres spécialistes. Ce fut seulement dans les dernières pages qu’ils découvrirent des explications.

En fait, les Atlantes et Aztèques avaient signé cette fameuse alliance car les Atlantes avaient réussi à emprisonner l’objet de leur terreur : le dieu Solarisios. C’est Eddy qui compris le premier les termes et contenu du rituel à effectuer pour emprisonner à nouveau l’esprit. Il fallait un récipient imperméable à l’air et béni par un peuple saint ; ensuite, il devait réciter une formule de quelques lignes afin que le malin se dissocie du corps. En effet, les Atlantes considéraient apparemment, que la cruauté des dieux résidait dans leur âme.

La base confia à Eddy une boîte circulaire coulée dans du naquada qu’il avait fait bénir par le prêtre d’une église voisine (sans bien sûr dévoiler le secret de la porte) et le jeune archéologue se chargea lui-même d’aller libérer son ami de ce fléau. C’est ainsi qu’accompagné d’une demi-douzaine de soldats armés, il s’engouffra dans la cellule où le Colonel avait été attaché solidement sur une chaise avec des sangles en cuir.

De son côté, Janet ne comprenait pas ce qui était arrivé à Lysa ; la jeune fille qui se sentait déjà mieux confirma qu’elle avait bien ressenti la douleur de l’impact mais que ça s’était arrêté là. De plus un petit trou dans son tee-shirt appuya ce fait ; la balle l’avait bel et bien atteinte mais pourquoi n’avait-elle pas transpercé le poumon de la jeune fille ?! Janet rendit visite à sa petite miraculée en lui apportant justement, la réponse à ce mystère.

Lysa (allongée dans un lit à l’infirmerie) : Alors Janet, vous m’apportez de bonnes nouvelles ?

Janet : Si on veut…Il semblerait que le remède qui vous à été injecté il y a quelques mois pour vous sortir du coma fasse encore effet et protège par conséquent votre organisme et votre corps de toutes intrusions extérieures ou d’une quelconque bactérie.

Lysa : Une sorte de bouclier invisible ?

Janet : Oui c’est tout à fait ça !

Lysa : Mais si j’ai encore ça dans le sang depuis des semaines, pourquoi ne pas me l’avoir dit ? Vous me faites régulièrement des prises de sang pourtant…

Janet : Je savais qu’il y avait encore des traces du produit mais je ne me doutais pas une seule seconde qu’elles auraient cet effet là !

Lysa : Et combien de temps vais-je encore être « invincible » ?

Janet : Hmmm je dirais un bon mois ! Les analyses prouvent que ça s’estompe progressivement…

Lysa : Cool !

Janet : N’en faites pas trop ! Je vous laisse, je vais aller assister Eddy…

Lysa : D’accord, merci…

Dans une pièce un peu plus sombre, Eddy se tenait face au Colonel Jefferson qui venait juste de se réveiller, le regard plus noir que jamais.

Solarisios : Un jour les grands maîtres vous détruiront !

James : Hey ferme là !

Le jeune homme noir qui avait la traduction de la formule commença à la réciter car il ne savait pas parler l’autre dialecte inscrit depuis des milliers d’années sur le vieux manuscrit.

Eddy : « Fléau de l’univers et de nos peuples, que ton règne s’achève aujourd’hui et que ton esprit soit captif à jamais de ce récipient ! Ainsi soit-il ! »

Mike : Vous périrez tous dans d’atroces soufrrrrrrrrrrrrrraaaaaaaaaaannnnnnnnncccccccceeeeeeeeeeeeeessssssss !

Sa voix fut brouillée et un flot de lumière noire s’échappa de la bouche du militaire pour venir s’emprisonner dans l’urne que le jeune archéologue s’empressa de refermer ; il confia ensuite l’objet à des experts pour qu’il soit souder et replacer à l’endroit précis où il l’avait trouvé. Inoffensif, Mike fut ensuite installé à l’infirmerie avec un moral à zéro et des forces plus que faibles ; cet esprit maléfique lui avait puisé toute son énergie. A sa plus grande surprise, ce fut Jack qui vint lui rendre visite en premier.

Jack : Alors vous avez décidé de vous inscrire à la longue liste des « possédés » ?!

Mike: Colonel O’Neill…

Jack : Je préfère nettement ce ton là ! Il est moins effrayant…

Mike : Jack…Nous n’avons aucune idée de son importance…elle représente la plus grande convoitise des Goa’ulds !

Jack : De qui parlez-vous ?

Mike : De Lysa…Les Asgards ont défié les lois de la nature en la mettant au monde, et cela avait été prédit depuis des siècles…C’est elle qui entraînera la perte des grands maîtres et eux ils ne cesseront de la traquer jusqu’à ce que son sang coule…

Jack (prenant ça à la légère) : L’avantage c’est qu’ils croient que c’est un encore un bébé…

Mike : La prophétie disait aussi qu’elle décèderait avant ces 18 ans…

Jack : Comment ?

Mike : C’est tout ce dont je me souviens mais nous n’avions pas mesuré les paroles des Tokras lorsqu’ils nous ont dit que c’était elle la clé de cette guerre…

A ces mots si glacial, le regard de Jack s’assombrit pour de bon ; il fourra ses mains dans ses poches et esquissa une petite grimace avec ses lèvres et son nez qui voulait dire « j’aime pas ça ».

De toute évidence, Lysa ne devait jamais apprendre tout ça ; elle n’avait pas encore les épaules assez fortes pour assumer un tel poids… 

A suivre...

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